Ce volume résume l’expérience d’un écrivain mêlé pendant quatre ans à la vie publique de son pays.
Cette expérience se solde, comme il est naturel, par la perte de quelques illusions et par le renforcement d’une conviction plus profonde.
J’ai seulement veillé, comme je le devais, à ce que mon choix ne masque rien des positions qui me sont devenues étrangères.
Un certain nombre des éditoriaux de Combat, par exemple, figurent ici non pour leur valeur, souvent relative, ni pour leur contenu qui, parfois, n’a plus mon accord, mais parce qu’ils m’ont paru significatifs. Mais ce témoignage ne supportait aucune omission.
Je crois avoir fait ainsi la part de mes injustices. On verra seulement que j’ai laissé parler en même temps une conviction qui, elle du moins, n’a pas varié. Et, pour finir, j’ai fait aussi la part de la fidélité et de l’espoir.
C’est en ne refusant rien de ce qui a été pensé et vécu à cette époque, c’est en faisant l’aveu du doute et de la certitude, en consignant l’erreur qui, en politique, suit la conviction comme son ombre, que ce livre restera fidèle à une expérience qui fut celle de beaucoup de Français et d’Européens.
